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| Lu pour vous : | |
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yassan Imherri
Messages : 536 Date d'inscription : 02/08/2007 Localisation : Adrar
| Sujet: Lu pour vous : Mer 10 Sep 2008, 05:47 | |
| PAR CE QUE NOTRE VERIDIQUE HISTOIRE NE NOUS S'ENSEIGNE PAS , NOUS SOMME EN INCAPABILITE DE RECONSTITUER UNE SUITE CHRONOLOGIQUE ET LOGIQUE DE NOTRE HISTOIR . VOICI UNE BRIBE D'HISTOIRE QUI NOUS PROVIENNE D'UN PASSE QUE LA VERSSION OFICIELLE A LONGTEMPS CAMOUFLEE , ELLE NOUS INTERESSEN NOUS AIT YAFELMAN PUISSQUE IL Y'A FORTE PROBABILITE QUE NOUS SOYONS LES DESSENDANTS DE CE ROYAUME METIQUE DE BIRGHWATA : L'ETAT DE TAMESNA ET LA DYNASTIE BERGHWATA
La dynastie des Berghwata a régné durant quatre siècles sur la région de Tamesna, du Bouregreg au Oued Oum Rabi'. Leur principauté avait son propre prophète, son propre Coran et ses propres rites. Mais le pouvoir central, depuis les Almohades, en a fait disparaître toute trace.
Enquête.
Qui sont les Berghwata ? Leur nom ne figure nulle part dans les manuels scolaires d'histoire. Une seule ligne figure à leur propos sur le site officiel du ministère de la Communication, apprenant au lecteur que ces gens se sont soulevés contre le califat omeyyade. Hormis des érudits d'origine berbère, très peu savent que les Berghwata furent la dernière dynastie dont les rois étaient des Marocains de souche, des fils du bled du premier jusqu'au dernier. Ce que le public ignore aujourd'hui, c'est que les Berghwata ont régné sur la région de Tamesna, de Salé à Safi (ce que l'on nomme actuellement le Maroc utile) pendant quatre siècles. Surtout, ils avaient leur propre prophète, leur Coran et leurs rites. Qui sont donc ces gens qui ont régné de 742 à 1148, sans laisser la moindre trace dans l'histoire officielle ?
Les Berghwata étaient connus également sous le nom de Béni Tarif, d'après le nom du fondateur de la principauté. Ce guerrier marocain a d'abord rejoint l'armée des Arabes provenant d'Orient qui ont avancé vers l'Espagne, avant de rejoindre le dissident kharijite Mayssara et porter le glaive contre les conquérants musulmans, “pilleurs de biens et violeurs de belles femmes”. Tarif avait eu, en échange de son jihad, des terres près de Rio de Barbat en Andalousie. La plupart des historiens décèlent dans ce nom l'origine des “Berghwata”. D'autres rappellent que Tarif est un amazigh et que les Berghwata proviennent de la dynastie berbère des Bacchus. En tout cas, Abou Oubaïid Al Bakri, l'un des plus importants chroniqueurs des Berghwata, raconte qu'en 740, “les berbères de Masmoda et Zenata (principales tribus marocaines de souche) ont désigné Tarif comme leur chef”. Il fut considéré comme le fondateur effectif de la principauté des Berghwata, mais c'est son fils, Salih Ibn Tarif, qui passe pour être le fondateur spirituel et le créateur de la religion des Berghwata.
De la Taqiya à la prophétie
Les Berghwata n'ont pas renoncé à l'Islam d'un seul coup. Pendant le premier siècle du règne des Béni Tarif, ni Salih, ni même son fils, ne se sont proclamés prophètes. Ils restèrent tous deux partisans des Ibadites de la fraction des Kharijites (musulmans plaidant pour la démocratie et l'égalitarisme). Les chroniqueurs relatent que Salih avait peur pour sa vie. Il confia sa religion, sa science, ses principes et son fiqh à son fils, lui recommandant de les garder secrets et de “ne pas les révéler jusqu'à ce qu'il se sente en confiance et en sécurité. Il pouvait alors appeler les siens à rejoindre sa religion et éliminer tous ceux qui s'y opposeraient”. Exactement comme l'avait fait, avant lui, le prophète Mohamed en Orient. Les Berghwata voulaient recréer une copie conforme du messager de Dieu dans le Maghreb. À une différence près : Salih, l'homme pieux qui a réussi à rassembler moult tribus autour de lui, a gardé le silence sur sa foi tout au long de sa vie.
Il a fallu attendre le troisième prince de la lignée, Younès, pour que la prophétie des Béni Tarif soit révélée. Les prémices de cette transformation se manifestent pour la première fois en 816, lorsque Younès, accompagné de quatre imams marocains des moutazilites et des kharijites, partit pour Damas où il a acquis les sciences d'astronomie, d'astrologie, d'Ilm Al kalam (théologie) et d'argumentation, auprès d'un Cheikh moutazilite. “Au retour à la principauté de son père, il pouvait prédire les éclipses, ce qui le rapprochait du statut de prophète”, raconte l'historien Mohamed Talbi. Le fait qu'il se trouvait au milieu de gens incultes lui facilita certes la tâche, mais comment est-il arrivé à faire prévaloir cette prophétie ?
Selon la plupart des chroniqueurs, il argumenta que son grand-père fut le premier des prophètes, prenant pour preuve… le Coran. Il s'est ainsi basé sur ce verset : “Les vertueux (Salih) d'entre les croyants, et les Anges sont par surcroît [son] soutien” (Attahrim, 4). Le “Salih Al mouminine” a donc remplacé, dans l'esprit des Berghwata, “Amir Al Mouminine” (le Commandeur des croyants), arabe, despote et arrogant. Il lui était même supérieur, l'équivalent de “Salih” en tamazight étant “wari a wara” (littéralement : celui à qui personne ne succédera). Younès eut même recours à un autre verset du Coran pour faire prévaloir le statut mérité de son grand-père en tant que prophète : “Et Nous n'avons envoyé de Messager que dans la langue de son peuple” (Ibrahim, 4). Son argument est simple : Mohamed étant arabe, Salih a d'autant plus le droit de transmettre le message de Dieu auprès des siens au Maroc. Younès a même prédit que son grand-père allait réapparaître sous le règne du 7ème roi des Béni Tarif en tant que “Al Mahdi Al Montadar”. Cela montre, d'après l'historien Mouloud Achaq, l'imprégnation des Berghwata du mahdisme d'inspiration chiite. Selon Mohamed Talbi, Younès s'est proclamé de la prophétie de son grand-père, personnage vénéré, pour donner une certaine crédibilité à son propre pouvoir.
Younès et son fils, Ghafir, avaient la réputation de rois tyrans et sanguinaires. Le chroniqueur Al Bakri parle de 387 villes dont les habitants ont été égorgés et de 7770 morts parmi la tribu des Senhaja lors d'une seule bataille. Pour Mouloud Achaq, il s'agit probablement d'une exagération des faits, puisque les chroniqueurs autorisés en ce temps ne partageaient pas la croyance des Berghwata. Al Bakri était sunnite et Abou Al Kassim Ibn Haoukal était chiite. Dans les faits, douze tribus seulement ont accepté la prophétie des Béni Tarif. Les autres tribus sous leur domination, et dont le nombre s'élevait à 17, ont gardé leur ancienne confession, l'Islam moutazilite. Or, les Berghwata se sont comportés avec ces tribus comme des alliés et ne les ont pas persécutées au nom de la nouvelle religion. Mais quels étaient les fondements de la religion barghwatie ?
Leur culte, leur Coran et leurs rites
Les historiens parlent de “religion” parce que les Berghwata possédaient leur propre Coran. D'après Abou Salih Zemmour, le chargé de prière des Berghwata, ce Coran comportait quatre-vingt versets intitulés des noms de prophètes (Adam, Ayyoub/Job, Younès/Jonas...), de récits (celui de Pharaon, de Gog et Magog/Hajouj et Majouj, du charlatan, du veau…) ou d'animaux (le coq, le chameau, les criquets, le serpent…). Mais aucune trace de version écrite n'a pu être trouvée dans la région de Tamesna où ils se sont fixés. Cependant, Al Bakri a cité un extrait de la sourate d'Ayyoub, l'équivalent de la Fatiha coranique (première sourate du Coran) des Berghwata. Le texte dit : “Au nom de Dieu qui a envoyé son livre aux gens pour les éclairer sur sa Vérité. Ils disent alors : Iblis (Satan) est donc au courant de cette vérité. Dieu objecta. Il ne supporte point Iblis”. Le mot “Dieu” ici est la traduction du mot “Yakouch” que certains ont considéré comme le dieu des Berghwata, alors que d'autres soutiennent qu'il s'agit tout simplement de la traduction du mot “Allah”, auquel les kharijites parmi les berbères musulmans croyaient auparavant. Ce dernier avis est partagé par Mohamed Talbi, qui avance que “la religion des Béni Tarif ne s'est pas totalement écartée de l'Islam. Elle s'est contentée de l'adapter dans une version amazighe, locale et indépendante de l'Orient, en se dotant d'un Coran local et d'un prophète local”.
Cette tendance “indépendantiste” ne s'est pas limitée aux textes. Ainsi, les Berghwata observaient le jeûne pendant le mois de Rajab au lieu du mois de ramadan, priaient en groupe le jeudi et non le vendredi, faisaient certaines prières sans prosternation ni génuflexion (sujud et rukou'), à l'instar des chrétiens. Pour leurs ablutions, ils se lavaient également les deux côtés du ventre. Ils observaient cinq prières le jour et cinq la nuit. À travers ces manifestations de zèle, d'après l'analyse de Mohamed Talbi, les Berghwata voulaient probablement montrer qu'ils n'avaient pas de leçon à recevoir des despotes de l'Orient et qu'ils pouvaient produire leurs propres règles religieuses. En parallèle, les Berghwata étaient permissifs lorsqu'il agissait des plaisirs de la vie. Leur législation religieuse permettait par exemple aux hommes d'épouser autant de femmes qu'ils pouvaient, sans restriction aucune, et de les reprendre en mariage après le divorce s'ils le souhaitaient. D'ailleurs, ce qui attirait les étrangers dans leur contrée, à en croire Léon l'Africain, qui en a parlé ultérieurement, c'était la beauté extraordinaire de leurs femmes.
Au niveau de la population, les rites des Berghwata s'apparentaient de manière étonnante aux croyances païennes ancestrales et aux pratiques de sorcellerie, dont la sacralisation du coq. Les gens de Zemmour, où les Berghwata s'étaient installés dès le 9ème siècle, disent toujours, au lever du jour, “la tay wadane afellous” (le coq appelle à la prière). Selon l'orientaliste Nahoum Slouch, l'interdiction de manger la chair de coq chez les Berghwata proviendrait des juifs du Machreq au Sahara. Ce qui a incité Slouch à affirmer que “la religion des Berghwata est musulmane dans sa forme, berbère dans ses rites et juive dans son fond et ses tendances”.
Concernant les rites de magie, il semble, selon les historiens de l'époque, que c'est dans la région de Tamesna, traversée de forêts et de ruisseaux, qu'est née l'idée de “nature hantée”. Quant à la réticence à manger la tête de certains animaux, dont le poisson, et l'interdiction de manger des œufs, elles sont toujours de rigueur chez certaines tribus des Masmoda qui se sont réfugiées dans le Souss, après la dissolution de la principauté des Berghwata. La mise en échec des Berghwata n'a pas été chose facile, loin s'en faut. Qu'est-ce qui lui a donné une telle force de résistance ?
source :(EDUARDO DIZY CASO.“LES ORIENTALISTES DE L'ÉCOLE ESPAGNOLE”. ÉDITIONS ACR.)
Dernière édition par yassan le Mer 10 Sep 2008, 05:52, édité 2 fois | |
| | | yassan Imherri
Messages : 536 Date d'inscription : 02/08/2007 Localisation : Adrar
| Sujet: Re: Lu pour vous : Mer 10 Sep 2008, 05:48 | |
| L'ETAT DE TAMESNA ET LA DYNASTIE BERGHWATA
suite >>>> Puissance économique et force militaire
Après le carnage de Oued Beht et celui du village de Timaghine, qui leur ont permis d'élargir leur domination au début du 10ème siècle, Abdellah Abou Al Ansar, un roi barghwati pacifiste et cultivé, est arrivé au pouvoir. À l'inverse de ses prédécesseurs, Abou Al Ansar a réussi à fédérer nombre d'alliés sans avoir à répandre le sang. Al Bakri raconte qu'“il rassemblait ses hommes, préparait son armée et s'apprêtait à lancer des attaques contre les tribus avoisinantes. Lorsque ces dernières lui offraient des présents dans une tentative d'attirer sa sympathie et qu'il acceptait leurs présents, il dispersait ses hommes (en signe de renoncement à l'attaque envisagée)”. Cette description montre à quel point les tribus entourant le royaume des Berghwata craignaient ces derniers et tenaient à maintenir une trêve avec eux.
L'effectif de l'armée barghwati a atteint, à l'époque, les dix mille hommes. Les tribus alliées qui n'ont pas renoncé à leur culte kharijite ont mis à leur disposition 10 000 cavaliers de réserve. Qu'est-ce qui motivait cette solidarité ? “Ces peuples n'étaient pas unis par un lien tribal, mais plutôt par un lien national (propre aux Berghwata)”, explique Mohamed Talbi. Leur “nation” se composait de quatre catégories, d'après les résultats des travaux du chercheur Mouloud Achaq. En premier lieu, il y avait les Béni Tarif, les détenteurs du pouvoir et les leaders de l'alliance idéologique et spirituelle du royaume. Ils étaient suivis des Masmoda, qui jouissaient d'un rang social privilégié. Venaient ensuite les tribus originaires des Zenata et des Senhaja, dont le rang social s'était amélioré grâce à leur activité commerciale. En dernier lieu se trouvaient toutes les tribus d'origine soudanaise, alliées des Berghwata grâce à leur bonne maîtrise du flux des caravanes provenant du Sahara. Mais qu'est-ce qui a donné aux Berghwata cette grande puissance, que n'avaient pas leurs pairs (principautés du Nékor au Nord et celle de Meknassa à Sijilmassa) ? Il n'existe pas d'explication unique à ce phénomène. Au niveau psychologique, il faut penser, estime Mohamed Talbi, que les Béni Tarif ont offert aux tribus qui les entouraient “un Coran dans leur langue, un prophète des leurs et des rites qui leur sont propres”. Mouloud Achaq choisit une explication plus rationnelle. Selon lui, la région de Tamesna est une zone difficile à pénétrer et fortement protégée par des forêts, des rivières et des grottes. Ahmed Siraj pense, quant à lui, que chez eux, “l'homme (les tribus) faisait frontière”.
En plus de ces atouts, les Berghwata disposaient de quelque 400 fortifications dans leurs villes stratégiques, telles Chellah, Fedala ou Anfa. Mais leur puissance réelle résidait dans leur force économique. En plus d'échanges avec l'Espagne, “ils pouvaient, selon Ibn Haouqal, avoir des échanges commerciaux même avec des gens d'Aghmat, du Souss et du Sijilmassa”. Tout cela signifie, selon les historiens, que les Berghwata maîtrisaient l'intermédiation commerciale. Ce qui veut dire également que les caravanes pouvaient circuler sur leur territoire sans problème. Les échanges avec Fès, sous le règne des Idrissides, par exemple, ne s'interrompaient qu'en temps de guerre. En ce qui concerne le domaine de l'agriculture, d'autre part, il suffit de citer Léon l'Africain : “du temps de ces hérétiques, l'abondance du blé était telle que les gens échangeaient une quantité de blé égale à ce que pouvait porter un chameau, contre une paire de babouches”.
Les Berghwata ont dominé une région sensible, avec des accès stratégiques à la mer, ce qui les a mis au centre de conflits les opposant aux Califes ommeyades sunnites, aux Fatimides chiites et leurs alliés au Maghreb. “Ils ont donc essayé de les éliminer pour des raisons plus économiques et politiques que religieuses”, d'après Mouloud Achaq. Leur puissance militaire allait se manifester clairement lorsque le fondateur de la dynastie Almoravide, Abdellah Ibn Yassine, a essayé de les anéantir en 1059. Sur cet événement, Mouloud Achaq nous raconte : “Ibn Yassine s'est aventuré dans cette péripétie sans préparation. Il croyait pouvoir vaincre les Berghwata alors qu'il venait du désert et que ceux qu'il venait combattre connaissaient mieux leur région, difficile à pénétrer”. Abdellah Ben Yassine sera tué dans cette bataille et inhumé dans un village perdu du nom de Kerifla, pas loin de Zhiliga, au cœur de la principauté honnie.
Leur déclin et leurs traces
Les attaques répétées dont a souffert le royaume, et qui ont abouti à son éradication en 1148 par Abdelmoumen ben Ali El Goumi, de la dynastie des Almohades, ont probablement conduit à l'anéantissement de plusieurs villes (80, selon Ibn Khaldoun). Le Maroc officiel a, petit à petit, effacé leurs traces, en important des tribus arabes de Tunisie pour remplacer les tribus affiliées aux Berghwata et en changeant l'appellation de la région (Tamesna) par Chaouia. Depuis, leur histoire est devenu un conte de charlatan, à peine évoquée dans les livres jaunis. Aujourd'hui, elle a enfin la chance de sortir de l'ombre. Ainsi, le directeur de l'Institut royal des études d'histoire, Mohamed Kabli, nous assure que le manuel de l'histoire du Maroc en cours de préparation “recèlera pour la première fois le peu qu'on sait sur les Berghwata”. Une large partie des Marocains sauront, enfin, qui étaient leurs ancêtres.
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| | | yassan Imherri
Messages : 536 Date d'inscription : 02/08/2007 Localisation : Adrar
| Sujet: Ait Merghad au début des années 60 Mer 21 Jan 2009, 03:34 | |
| Il y 'avait beaucoup de filles à marier, surtout à des fonctionnaires.question de prestige de sécurité pour la fille et possibilité de placer toute sa famille dans la nouvelle administration. La fonction publique était attractive : les fonctionnaires étaient souvent logés, ce qui leurs donnait une valeur ajoutée, non négligeable. Quant l’uniforme ajoutait son prestige à tout cela, la course au mariage prenait des allures de compétition. Déjà a l’époque se posait le problème de l’instruction des filles. Elles étaient demeurées illettrées, n’ayant pas fréquenté l’école.mais elles devaient épouser les jeunes fraîchement sortis des écoles secondaires puis par la suite des facultés.ce déséquilibre provoqua plusieurs ruptures de mariages car la femme n’arrivait pas à suivre. Dans la localité de Goulmima, le mariage se déroulait selon un cérémonial propre a chaque ethnie.la plus part du temps, chaque ethnie mariait ses enfants en son sein. L’interpénétration n’était admise qu’a titre tout à fait exceptionnel. Les chorfa célébraient leurs mariages dans la discrétion et n’organisent pas de danses mixtes, mais les femmes pouvaient danser entre elles, pendant que les hommes s’adonnaient à la lecture du coran ou a des invocations du prophète. Par contre les berbères s’ingéniaient à mettre en valeur leurs coutumes et à se surpasser. La fête pouvait durer une semaine au cours de la quels plusieurs rituels étaient observés ; d’abord, pour préparer la future mariée, la laver, la parfumer, l’habiller, lui teindre les pieds et les mains de henné, puis la faire danser chaque soir en présence de son futur mari qui, lui de son coté, était soumis à plusieurs préparations. Le milieu amazigh est très ouvert.les jeunes époux ont la possibilité de faire connaissance s’ils ne sont pas voisins ou membres d’une même famille, avec le consentement des parents. En général les mères surveillent de près les rencontres secrètes dans les champs, dans les ruelles du Ksar, ou au bord de la seguia, ou les jeunes filles se rassemblaient pour remplir d’eau fraîche leurs cruches, dans un va et vient étourdissant. Les jeunes peuvent se rencontrer se parler sans qu’ils y ait médisance. Cela fait partie des habitudes des gens depuis la nuit des temps. Mais la fille est avertie qu’elle ne doit rien céder avant le mariage, au risque de couvrir de honte sa famille et de briser son avenir. Quant les jeunes sont d’accord, chacun en fait part a sa famille de manière discrète. Mais il arrive que les parents désignent l’homme ou la fille à épouser ; les enfants doivent alors se soumettre. Dans le ksar de Goulmima, le mariage est célèbre sur la place publique ou dans enclos réservé a ce genre de cérémonies. La danse débute par l’alignement des danseurs face à face. Puis quant les hommes commencent à rythmer leur mouvement, les danseuses désireuses de participer à la danse se positionnent au fur et a mesure entre les hommes. Les jeunes filles et les femmes différenciées par leurs coiffures, doivent choisir, l’emplacement idéal pour se positionner. Soit se mettre à coté d’un prétendant bel homme, ou fils de notable, soit se placer en face de lui pour pouvoir lui sourire ou lui lancer un clin d’œil dans un langage secret presque impossible a décoder pour le non-initié. Pendant que les hommes jouent du tambourin, et répètent les refrains, les femmes gardent le silence, tout en suivant le mouvement rythmé de la danse. Chacune doit avoir appris dans son jeune age les gestes et les rythmes à exécuter, avec le risque, en cas de faute, de subir la remontrance des vieilles femmes qui veillent derrière elles à ce qu’elles se maintiennent correctement. Le spectacle des danses berbères des ait morghad de Goulmima, des ait Atta de Mellab, des Ait Hadidou d’Imilchil, est éblouissant. Mais il faut en connaître les détails, les paroles, le sens des rythmes. La poésie berbère est poésie d’amour. Elle chante l’amour, rien que l’amour. L’amour est ciselé comme un bijou, caressé comme une eau de source en plein désert.les paroles jaillissent des entrailles des paroliers, codés ou décodés, pour bénir la circonstance, applaudir l’union des familles, implorer la bénédiction de Dieu ? Puis vibrer vers les choses de la vie, le plaisir, la tendresse, la fidélité ; l’amour jusqu'à la fin des temps. Que reste-il de tout cela maintenant ? Presque rien. Les gens se marient toujours. Les mariages n’ont plus le même charme. Les us et coutumes ne sont plus respectés. Les Inchadens paroliers ont disparus les uns après les autres pour avoir perdu leur vocation. Les habits ne sont plus les mêmes, le pantalon noir dépasse de la djellaba blanche, les cheveux long ont fait leur apparition, les femmes dansent avec les talons hauts et portent des ceintures en pacotille et de faux bijoux. Bien plus, la vie étant devenue chère, on préfère de simples cérémonies en famille ou les femmes dansent entre elles la danse du ventre sur les rythmes des chansons modernes des villes. Extrait du Livre de Med Boufous : Au service du Pays . | |
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