A chaque fois que l’occasion me permet de voyager au nord ou au sud, à Nador, Hucaima , Agadir ou Tiznit, je me réjouit de regarder des monuments et des villes bien modernes et si grandes. Ce qui m’attire plus la ou je vais au Rif ou à Souss, c’est cette attachement des gens, même des métropoles citées, à faire usage de leurs langue mère Tamazight dans leur vie quotidienne. Ainsi il est rare de rencontrer un commerçant à Huceima qui ne vous parle pas en premier en Tamazight sauf que si vous lui répondiez autrement c'est-à-dire en arabe. Dans les grandes artères et cafés d’Imzouren, Ajdir, Nador, Laaroui, Selouan ou Zayou, Tamazight reste la langue des discutions, du commerce et de la rue.
Même remarque presque aux grandes villes du sud, à Agadir, Tiznit, Tafraout ou Taroudant. Tamazight reste la langue parlée par les grands comme par les petits aux souks , ruelles ou même en administration.
Chez nous Imazighen de l’Atlas, rien que dans des petites agglomérations de deux milles habitants, Riche, Tighssaline ou Timehdit, la langue parlée demeure l’arabe dialectale avec souvent un accent berbère infect.
Ne parlons pas des grandes villes de l’Atlas, Khenifra, Azrou, Beni Mellal, Elhajeb, Tahla ou khemiset.
Pourquoi à chaque fois qu’un Amazigh de chez nous, qu’il soit un professeur ou un arahhal vendant son troupeau pour habiter Rich, dès la première semaine nous commençons à parler arabe se croyant ainsi accompagner le progrès et la civilisation ?
Je me souviens que l’année dernière, en me promenant à Tamazirt à coté d’Assif, j’ai trouvé des enfants nager et jouer dans une Tamdat. J’ai remarqué malheureusement que des enfants venant de Rich parlaient un arabe horrible et n’arrivent pas à communiquer les autres qui ne sont que leurs cousins ou voisins!
Le malheur c’est qu’ils se croyaient ainsi avoir un atout par rapport aux autres et insistent à ne pas rependre en Tamazight ce qui crée un complexe chez les autres petits.
Si nous n’agissons pas tout de suite, voir à organiser aux enfants des nôtres RME et villageois, des cours de Tamazight en été et expliquer aux petits de chez nous que parler leurs langue maternelle n’a rien d’insultant ou n’expliquant aucune infériorité, un jour en ne parlera que l’arabe au café de Hamou à Ait Bouyzem ou même à Taghbalut n-ait Lhu !