Entité élémentaire de fédération des populations se définit en sociologie selon Jacque Berque comme étant un ensemble de populations qui vivent en synergie avec le terroir et dont les intérêts se croisent dans un même territoire.
C’est également selon d’autres sociologues une masse de populations qui ont le même génome et occupent la même aire géographique et souvent ont la même façon de produire et de vivre.
Je pense que la 1ère thèse est plus proche de notre cas qu’à considérer le facteur déterminant de genèse de nos Tiqbilin (tribus) du Sud-Est notre ancêtre commun. Ainsi, on trouve des Tribus Connus par leurs transhumances et pratiques de l’élevage ovin et caprin et d’autres qui se sont sédentarisées depuis longtemps et vivent d’une agriculture vivrière aux rives des rivières, comme on trouve d’autres qui combinent les deux systèmes de productions.
La Tribu étant ainsi déterminée, obéissait à la règle de la nature, elle croissait, se développait puis s’éclatait pour donner place à d’autres fédérations qui donnaient naissance a leur tour à de nouvelles tribus.
C’est le processus que tous les anthropologues et historiens ont remarqué à travers notre passé, d’ailleurs c’était la raison pour laquelle une dynastie cédait la place à une autre. Ibn Khaldoun avait décrit le cycle qui commençait par la constitution d’une Tada n Teqbilin (fédération de tribus) autour d’un chef souvent ayant une autorité spirituelle issue d'une vraie ou fausse origine noble puis une révolte à l’encontre du sultan et son entourage pourri par l’abus de pouvoir et enfin prise de commandes de l’empire.
Les mêmes moyens de production n’ont guère changé depuis la nuit des temps jusqu'au début du siecle dernier. Ce qui avait fait du Maroc un pays conservateur non seulement au niveau économique mais politique et culturel aussi.
L’importance de la tribu au niveau socioculturel s’est considérablement affectée le dernier siècle, cette structure connue à travers notre histoire semble entrer en hibernation qui risque d’être éternelle. Les échanges de flux humains et de culture ont relégué le rôle que jouait la tribu au second sinon au dernier rang.
Je crois que nous suivons le cours de l’Histoire, et que nous devrons chercher ailleurs les moyens de défendre notre identité culturelle loin d’être cantonnés dans de vieilles pensées d’appartenance réduite à la tribu.
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