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 L’hyène, autrefois dans l’Amagha du ghériss.

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Tizerwine
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Tizerwine


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L’hyène, autrefois dans l’Amagha du ghériss. Empty
MessageSujet: L’hyène, autrefois dans l’Amagha du ghériss.   L’hyène, autrefois dans l’Amagha du ghériss. EmptyLun 08 Fév 2010, 06:50

A ma recherche au Net j'ai constater un document riche sur nos traditions, nos memoire Ayt Merghad et Ayt Yaf-elman en générale.
Ce document et très riche et par une plume bien merghadisé de votre obligé Moha Khettouch

La presse de l'hyène "Mejjghioul" ou "Ifiss" a toujours été détestable chez les Aït Yafelmane. Et ce à l'amont comme à l'aval du Ghériss. Accusée de tous les méfaits, elle passait, non sans raison pour être le plus dangereux des fauves du désert (Amerdoul ou Amagha). Encore convient-il de distinguer l'hyène rayée de celle tachetée.

La première, la plus petite de taille, rayée comme on est en droit de l'exiger, est moins redoutée que sa cousine à la robe tachetée. Véritable monstre armé d'une mâchoire n'ayant rien à envier à celle de la panthère (Aghilass) ou du lion (Izem). La déplorable réputation des deux espèces participe de leur attirance prononcée pour les nourritures avariées et les charognes en tous genres. La profanation des sépultures (Isemdale) ne leur occasionne, au demeurant, aucun scrupule.

Les Imsayfen affirment que cette répréhensible pratique ne serait imputable qu'à l'hyène tachetée, en exclusivité. La force physique de l'animal est ahurissante. Avec son arrière-train surbaissé, toute sa puissance est focalisée dans le buste et le cou. Incapable de bondir, elle saisit ses proies au garrot ou au ventre. Les ânes et les mulets de bâts en savent quelque chose. L'hyène ne se repaît donc pas seulement de choses répugnantes. Eclectique, elle sait apprécier la chair fraîche. Celle des équidés, gagne en particulier sa prédilection.

S'attaque-t-elle à l'homme ?

Cela arrive assez souvent. On rapporte à ce sujet, qu'en plusieurs circonstances, les hyènes agressèrent les nomades endormis.

Un grand chasseur, du nom de Bassou ou Addi, nomade de son état, s'étant couché sous sa tente, Takhamt, fut, au début de ce siècle dévoré par un lion-cheval Izemyiss (c'est aussi le nom de l'hyène tachetée). Cette grave atteinte portée à un vivant, un nomade téméraire, qui plus est, défraya la chronique pendant des décennies. Pendant les périodes de famine, on imputait souvent aux hyènes la disparition déjeunes enfants. On ne s'inscrirait pas en faux contre cette affirmation mais on a toujours oui dire qu'en réalité il fallait aussi mettre au compte des vendettas, la suppression de ces jeunes créatures. Après tout, Azreg N'Ouftiss ne consomma-t-il pas ses enfants pour leur conserver un père ?

Les chiens font aussi les frais des menus de l'hyène, l'aboiement d'un chien à la lune suffisait pour tarir le sommeil de l'Amghar. Aussi quand il allait en tournée, les indigènes, prévenus, mettaient-ils en pension pour une nuit leurs cabots dans l'Ighrem voisin. Un soir, au lieu d'abriter les chiens déportés à l'intérieur d'un carré fermé les hôtes se contentèrent de les attacher aux palmiers qui se dressent majestueusement à l'entrée du bourg. Les hyènes ne ratèrent point l'aubaine et se précipitèrent sur la gent canine sans défense et ce fut le carnage. Au petit jour, il ne subsistait que les laisses des animaux victimes du repos du grand magistrat.

On sait que les voleurs pour détourner les chiens de garde de leur mission par inhibition de leur réaction aux intrus, il leur suffit de s'enduire le corps de graisse d'hyène, répulsif infaillible, et de pratiquer leur larcin en toute quiétude.

Tout en rôdant, l'hyène se signale par son impressionnant hurlement accompagné parfois du fameux ricanement, énorme rire méphistophélique poussé, dit-on, pour exprimer une extase, un ravissement maléfique. Jadis l'hyène et son complice le chacal égayaient les nuits tribales de leurs sérénades. Avec l'entrée en scène du loup, cela donnait l'impression d'un parc zoologique en émoi ou d'un théâtre en agitation burlesque et loufoque. C'était sympathique, voire rassurant, car on ne se sentait pas seul dans l'Amagha. Bien sûr, mais il y a des limites et un tant soit peu de précaution à prendre. Ifiss est traître. Sa réputation était faite et amplement méritée dans ce domaine.

C'est ainsi qu'un matin, Itri fut la proie d'une trouille rétrospective de taille.. II prospectait la région de Tifraouine en vue de l'installation d'un dépôt d'armes destiné à la résistance comme cela a été décidé par les deux assemblées. Son lit de camp occupait une tente ouverte à tout vent et, pendant son sommeil il eut un cauchemar qui, grâce au ciel ne le réveilla pas. Un songe divinatoire...

Il voyait une hyène circulant autour de sa couche et s'esbignant après l'avoir reniflé. Le lendemain, au cours de la visite des sites favorables au dépôt, son compagnon, Sekkou au Hda, lui demanda si l'hyène ne l'avait pas réveillé.

La visiteuse nocturne s'était manifestée dans le campement. Son rêve lui revint à l'esprit. La protection de Dieu est intervenue. Elle est inégalable.

Dès leur retour, ils partirent à la recherche des traces de l'hyène; Les empreintes d'une bête de fort calibre martelaient le pourtour de son lit. Son fusil adossé à la paroi de la tente se trouvant bien à portée de main mais, en admettant que surpris par le fauve il fut assez rapide pour le saisir, il était vain de croire qu'il aurait pu l'utiliser pour éviter l'étripage. Son subconscient (ou son ange gardien) s'était bien rendu compte de la situation et il avait été assez sage pour ne pas actionner l'alarme. S’il avait eu la bonne fortune de répondre au goût de son hyène, les chroniques allaient enregistrer une nouvelle victime au palmarès du "lion-cheval" ou "Izmyiss", comme on dit chez les Imsayfen.

Les hyènes, à l'instar de la gent carnassière sauvage, payèrent un effroyable tribut à la protection des troupeaux. La décision de purger le désert de ces animaux maudits fut pour Itri l'occasion de déclencher une vaste campagne de destruction par appâts empoisonnés sur toute l'étendue du Ghériss et de Tadighoust. Ce fut l'hécatombe. Les nuits devinrent muettes et combien sinistres dans les éperons rocheux qui faisaient la beauté naturelle d'Aourir. Les serres du silence assassinent parfois la joie...

La malfaisance de l'hyène est universellement établie. L'équité incite néanmoins à relater un curieux événement de nature à tempérer quelque peu l'opinion générale.

Addi ou Hsaïn et Ali ou Amer venaient d'occire une hyène rayée et, dans la matinée, trois femmes dont celle du Fqih de Gaouz vinrent s'informer de l'état de la tête de l'animal. Il était irréprochable. En grand secret, elles les prièrent de détacher la truffe et de leur en donner un morceau à chacune. Une once était suffisante pour leur besoin. L'opération, condition essentielle, ne devait avoir d'autre témoin que les deux braves nomades. Ils jurèrent sur le coran de ne révéler à quiconque l'intervention à laquelle ils allaient se prêter sous réserve de ne lâcher le morceau, au sens précis du terme, qu'après avoir eu connaissance des motifs du prélèvement en cause. L'épouse du Fqih leur tint ce discours :

"Les dames d'Aït Marghad, d'ici, sont très coquettes... Elles s'entendent à mettre en valeur un port naturellement gracieux lequel ne peut laisser insensibles les hommes de goût.

Vous le savez très bien, je n'ai rien à vous apprendre à vous autres iyaffasen... Dans la vie, cependant, rien ne marche bien sans un peu de magie, Imkouraren. Cela aussi, vous n'êtes pas sans le savoir...

Et c'est alors que l'hyène intervient par le bout du museau."

La coutume des amulettes était en effet générale chez les Ait Morghad. Cela remontait à la Haute Antiquité, à la nuit des temps, à l'époque de Baybi fils de Goliath

Les grigris se fourraient partout. Autour des bras, autour des reins, autour du cou, dans les cheveux etc.. Certaines femmes et jeunes filles d'ici étaient très laborieuses et avaient l'habitude de fréquenter les grandes foires (ou Souks) pour y commercer les produits de leur labeur, des objets de fabrication locale ou de l'élevage d'animaux domestiques tels que : savon, beurre, lait, volailles, lapins, dattes, articles de vannerie, de tannerie et de maroquinerie Quand on se savait attirante et que l'on souhaitait arriver à ses fins sans perdre de temps à affrioler le chaland, le subterfuge souverain était l'intervention du grigri. C'était simple. Il suffisait d'envelopper un fragment de truffe d'hyène dans un petit sac de cuir que l'on accrochait au sommet de la tête ou que l'on enfouissait dans les "Ikherbanes".

Ainsi parées de leur fétiche, les femmes et les jeunes filles étaient-elles persuadées que les beaux garçons ne tarderaient pas à venir faire des ronds de jambe autour de leur éventaire. Avec l'aide d'Ifiss... et de sa cervelle... La réputation de cette pratique s'étendait à des dizaines de lieues à la ronde... L'hyène, on le sait est anthropophage. L'homme par réaction vindicative ou par conformité à la loi du talion ne la soustrait pas de la liste de ses aliments comestibles. Ce n'est donc pas par goût ni par sapidité... Une variante curieuse dans la recherche de la volupté...

A ce propos Haddou ou Khro, après avoir prié sur le Prophète et ses compagnons, porta à la connaissance d'Itri, cette formidable aventure dont les héros ne furent autres que Ali ou Amer et Addi ou Hsaïn, chasseurs et trappeurs de renom et Iyaffassen de pure souche. Ils dressèrent leurs pièges dans les environs de Tilouine des Arb Sebbah à quelques parasanges de Bouchiha, dans le reg de Khlil, un lieu localement réputé pour sa richesse giboyeuse en toutes espèces et pour la fréquence des visites des hyènes et des chacals dont les sérénades égayaient l'Amagha et brisaient, ce faisant, sa monotonie estivale.

Une grosse Hyène eut la déveine de passer dans les parages en quête de quelques charognes en décomposition ou de quelque infortunée gazelle errante et égarée.

Etant un animal grégaire, la gazelle esseulée devenait une proie facile des prédateurs sauvages y compris les humains.

La région était habitée par ces magnifiques antilopinés qui pullulaient par dizaines en migration libre. Le bon vieux temps qui n'est plus à l'heure actuelle qu'un souvenir amère et déjà lointain... Au moment présent, en effet, il n'y a plus un seul individu ne fut-ce que pour une "potion thérapeutique" comme disent les Aït Morghad. L'espèce avait complètement disparu, décimée par le braconnage désordonné et la chasse sauvage.

La grosse bête, Ifiss, sinistre de presse et de réputation mais combien prisée de corps et de cervelle fut saisie dans les griffes du piège de Addi ou Hsaïn. Elle le traîna en dépit de son poids sur une longue distance avant de tomber de lassitude et de harassement. La charge pondérale du lest accroché au fameux traquenard était insupportable pour Izemyiss, la victime.

Le lendemain nos braves braconniers se rendirent sur les lieux et ne tardèrent pas à mettre la main sur le précieux gibier. Pour eux c'était l'extase, l'ivresse, et le ravissement. Ils étaient réellement soûls de joie, heureux, tant et si bien qu'ils ne purent point s'empêcher de danser "Wacht" à eux seuls et en bonne et due forme.

Le soleil ne semblait briller que pour eux. Ils rayonnèrent d'ardeur et de vie...Une exaltation burlesque sui generis. Ensuite ils se mirent au travail que nécessitait pareille occurrence... Ils occirent par décapitation soigneuse la bête et ouvrirent précautionneusement, comme de fins et soigneux praticiens, sa truffe. Ils extraient avec diligence et application la cervelle et la rangèrent, avec adresse et doigté, dans un sachet, en peau de chèvre tannée, préparée spécialement pour recueillir ce genre de muqueuse dont la valeur se mesure à l'aune de sa rareté et de sa prétendue efficacité thérapeutique incomparable. Ils dépecèrent le reste avec la plus grande minutie pour que la peau puisse être recueillie impeccable, parfaite et sans entaille.

La moindre encoche inopportune pouvait tout remettre en cause et diminuer d'autant sa valeur marchande. Baàdid, se parlant à lui même, marmonna :

- La peau est si belle qu'elle rapportera une bonne fortune et subviendra à tous nos besoins ; c'est un véritable trophée. Du jamais vu. Il ne plaisantait pas.

Son estimation primesautière était sûrement en deçà de la véritable valeur que cette précieuse dépouille était susceptible de rapporter. C'était une denrée rare, tant et si bien que son prix ne se négociait point. Les bonnes femmes étaient capables de payer n'importe quoi, sans limite matérielle ni morale. Argent, chair, plaisir tout pouvait y passer.

-Tu as raison, gloussa Ahma qui voyait d'ores et déjà, les liasses de billets s'accumuler dans sa cantine en bois de noyer où il avait l'habitude de ranger ses trésors.

Un talisman enveloppé dans le cuir d'hyène provoquait des effets merveilleux en amour comme en haine. Cela ouvrait la porte des paroxysmes...du paradis comme de l'enfer. Ils mangèrent la viande de la bête, malgré sa forte odeur, du reste nauséabonde et combien fétide et écoeurante. Ils ramenèrent la truffe à Ighrem où son écoulement ne posa aucun problème et à un prix dépassant toutes leurs espérances.

A ce moment une hyène était, à elle seule, suffisante pour assurer aisément la subsistance de deux familles pour plusieurs années. Il s'agissait de sa truffe...cela allait sans dire.

Une once de cervelle en philtre, en potion ou en décoction relevée avec de la coriandre et du laurier possédait des vertus de protection insoupçonnables et des pouvoirs magiques de séduction imparables. Cela relevait du domaine des miracles...de l'irrationnel et du mystérieux...

Une portion de cette muqueuse était à même de sécuriser celui ou celle qui la portait en talisman ou en amulette. Elle pouvait également transformer un mari volage en époux docile, en chien fidèle et en robot servile. Plus la dose augmentait, plus la servilité, la fidélité et la docilité pouvaient tourner en aboulie mentale avec des accès délirants, en déchéance physique et spirituelle, en asthénie sexuelle et génésique incurables. Ou tout simplement en ensorcellement chronique dont il était difficile de se débarrasser à moins d'avoir recours à un Grand Rabbin de la plus proche synagogue... qui prescrivait tout le temps de participer à une grande nuit de Terreur où maris et femmes s'accouplaient dans le désordre et dans l'obscurité sans que personne ne pût savoir avec qui elle s'accouplait ; une pratique païennes inspirée par Satan et ses suppôts. Quant à la chair Addiet Ahma s'en repurent seuls... pour calmer la vendetta et ravaler l'aversion et la phobie qu'ils nourrissaient à l'endroit de ce carnassier tant décrié et haï.

- Un commerce abondamment lucratif, opina Ahma..., sur le dos et la tronche de ce pauvre animal...Ifiss N'umerdul.

- C'est bien fait pour cette sale voleuse de bétail et cette irrémédiable profanatrice de sépultures, rétorqua Baadid.

Quelques mois plus tard, sous la pression de l'appétence et du désir, au demeurant incontrôlable, du lucre et du gain facile, Addi ou Hsaïn seul revint à la charge et répéta l’opération... Il voulait s'approprier le gain entier à lui tout seul...

...Bis repetita...Sans risque de partager avec Ahma...

Il tendit ses pièges au même endroit après avoir acquis la certitude, par ses propres moyens d'investigation, qu'une grosse bête grise rôdait autour du cimetière de Sidi Khouya Brahim et de la nécropole israélite d'Aguemmad N'Oukhtar. A propos de ces deux cités des morts, on prétendait avec insistance qu'ils étaient quotidiennement fréquentés par la "mule des cimetières" ou "tasserdunt N'issendal".

On ajoutait qu'à plusieurs reprises, l'adjoint de l'Amghar Ufella l'avait surprise en train de rôder entre les tombes. Il l'attrapa, la maîtrisa, la reconnut avant de la réprimander, la maudire et lui enjoindre de cesser ses agissements dictés par Satan.

Elle lui promit de faire componction de ses errements à condition qu'il ne la dénonçât point et que pour ce faire elle était prête à lui verser d'importantes sommes d'argent... acheter son silence.

On prétendait également que cette même démone alliée au diable était capable de faire descendre la lune dans un plateau en bois, tazlaft N'seksu. Ce genre de croyance et de superstition était très répandu et bien ancré dans le milieu des Imazighen.

Pour revenir à notre contribue, Addi ou Hsaïn, il repassa, le lendemain dans l'endroit où ses pièges étaient tendus. A sa grande surprise, plutôt désagréable, il n'y avait ni pièges, ni hyènes.



Une brise languide souffla sur son visage émacié. Des émanations fuligineuses remplissaient ses narines et le suffoquaient... Ses yeux rougissaient, malgré lui, comme des tisons...

Quelqu'un avait tout subtilisé...

Le sol se dérobait sous ses pieds...et des douleurs inexplicables irradiaient tout son corps.. .et surtout sa jambe droite.. .il clopinait avec peine en traînant le pied. Il crut à une paralysie...une hémiplégie partielle.... La rage embrasa ses prunelles... Ses sourcils frétillaient nerveusement et sans arrêt. La partie gauche de sa lèvre inférieure était dilatée par un rictus affreusement grimaçant. Un choc épouvantable et un coup insupportable... Il estimait que son domaine était agressé, son royaume violé... son intégrité enfreinte. C'était le moins qu'on pût dire... Oser lui faire ça, à lui, Addi ou Hsaïn; le violent... le terrible... connu de tous. C'était braver la tempête... Il jaugea la situation à l'aune de cette misère qui le frappait de plein fouet.

Aussi, en dépit de ce camouflet terrible, essaya-t-il de se ressaisir et garda-t-il son sang froid. Cela pouvait lui arriver... surtout que les indices laissés par l'auteur du forfait étaient plutôt faibles. Cela apaisa au moins momentanément son amertume.

Il se concentra intensément au lieu de s'apitoyer sur son sort. Il s'assit sur l'éperon rocheux qui dominait le cimetière juif. L'aigle était dans son aire surplombant les horizons... Ses yeux perçants de lynx scrutaient attentivement l'immensité de l'Amagha afin d'y déceler quelque perturbation ou le moindre bouleversement provoqué, par fait d'homme, sur la topographie des lieux. II observa ensuite et pendant un long instant le lieu immédiat de pose de ses effrayants engins. Les fonds du secret étaient, a priori, pénétrés...

Une fois édifié par l'observation, il ne dit mot. Calme, il rentra à Ighrem. Il refoula son agressivité négative des premiers moments. Sa jambe s'était détendue et le rictus qui avait convulsé sa lèvre s'était dissipé. Il attendait patiemment le jour du Souk, refoulant courageusement ses passions, son courroux et sa rage. Ce n'était pas le moment de fourbir les armes de la vengeance.

Contrairement à son tempérament fougueux, impétueux et explosif, il avait gardé son calme et retenu sa colère et sa rage. Il n'en parla à personne pour s'épargner les quolibets d'Ahma et consorts.

Le Lundi suivant, jour du Souk d'Aourir, il se posta, à la première heure, devant le portail d'entrée et son regard était curieusement focalisé sur les pieds de tous ceux, colporteurs, mercantis, marchands, camelots, négociants, chalands, clients et badauds, qui transitaient devant lui. Le fauve guettait sa proie...

Subitement, il bondit de son repaire et agrippa par le collet un nomade, Lakhmame ; c'était son nom, et il le connaissait très bien pour sa propension irrépressible à la rapine, au vol et au brigandage. Sans ménagement, il lui ordonna de restituer le piège et l'hyène.

- Je sais que tu es l'auteur du forfait, persifla-t-il, inutile de nier, je possède toutes les preuves qui vont te confondre. Il lui décrit, en détail, et avec précision les circonstances dans lesquelles il avait commis son forfait. On dirait que tous ses gestes et mouvements étaient filmés par une caméra invisible. Ce qui le laissa transi, morfondu, bouche bée et complètement désarçonné.

Lakhmame ébaubi, demandait à Addi ou Hsaïn comment pouvait-il savoir tous ces détails ?

- J'avais bien fait attention, il n'y avait personne dans les parages. Le désert était vide, j'en étais sûr... Il ajouta en essayant de ravaler son humiliation :

Je ne te restituerai en tout cas ton objet et ton sinistre animal que si tu me dévoiles comment as-tu fait pour percer tous ces mystères ? Cela dépasse la légendaire perspicacité des bédouins !!! Soient-ils des Iyaffassen !!

D'accord, consentit Addi de bonne grâce et en s'armant de patience, mais avec un soupçon de fierté et de condescendance...avec dans les yeux cette lueur ironique bien connue.

...La patte droite, clama Addi, était fracturée, car la trace de la patte gauche était plus marquée sur le reg. C'est aussi simple que cela. Il faut uniquement avoir un tant soit peu de perspicacité.. .et un brin de lucidité...

...Quant à ses yeux c'était une hyène borgne de l'oeil gauche, parce qu'elle traînait le piège vers la droite malgré sa fracture... poursuivait-il.

- S'agissant de sa robe c'était une hyène tachetée car en se traînant dans son infortune, elle laissait des mèches de son pelage en se frottant contre les jujubiers...

...C'était une femelle car en pissant son urine était aspergée au même endroit...et était très sulfureuse, précisa-t-il enfin.

- Oui mais comment as-tu pu savoir que c'était moi qui étais l'auteur de ce forfait ? s'étonna Lakhmame.

- Par tes souliers, pardi !! par tes souliers ! Explosa Addi triomphant.

- Oui mais il n'y avait pas de sable!! S’insurgea Lakhmame. Reconnais-tu les empreintes sur la pierraille ?!!

- Il faut savoir regarder! Tout le monde a des yeux, mais tout le monde ne sait pas regarder, disait-il sentencieux et philosophe...

- Oui mais je n'étais pas le seul à porter ce genre de souliers!!!

- Absolument, coupa Addi, mais, toi tu es bancroche.

...De surcroît le seul et unique nomade boiteux et bancal...des imsayfen... continua-t-il

... J'en avais donc déduit que ça ne pouvait être que toi..."

- Comment étais-tu arrivé à cette déduction ?

- Les petites pierres du reg sur lesquelles tu clopinais étaient plus enfouies d'un côté plutôt que de l'autre, plus précisément du côté gauche plutôt que du côté droit. Tu vois ? Tout plaidait contre toi...à ta charge...Les preuves à l'appui étaient irréfragables et te confondaient corps et âme.. ! ! "

Lakhmame était désarmé.. .il restitua ses biens à Baâdid.. .dans la discrétion la plus totale, il allait sans dire.

L'ire du nomade s'était émoussée...Des oiseaux aux trilles mélodieux s'envolèrent dans la voûte céleste faisant tomber sur l'événement le voile de l'indifférence et de l'oubli.



Jusqu'à aujourd'hui...
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MessageSujet: Re: L’hyène, autrefois dans l’Amagha du ghériss.   L’hyène, autrefois dans l’Amagha du ghériss. EmptyMar 09 Fév 2010, 02:22

AWA NRA AWED I3RRIMAN NEGH ADAGH OUROUN CHA AWDNITNI.
MACHA IMANIKKA YASSAN ALLIG IZLLA ?
cheyyin trid titrit ayoulinou xxxxxxx hat nek asad ourtgigh
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MessageSujet: Re: L’hyène, autrefois dans l’Amagha du ghériss.   L’hyène, autrefois dans l’Amagha du ghériss. EmptyMar 09 Fév 2010, 03:30

Citation :
AWA NRA AWED I3RRIMAN NEGH ADAGH OUROUN CHA AWDNITNI.
MACHA IMANIKKA YASSAN ALLIG IZLLA ?
cheyyin trid titrit ayoulinou xxxxxxx hat nek asad ourtgigh
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