Je me souviens qu’au début des années 80 du siècle dernier, nous étions un ensemble de jeunes élèves issus de partout les tributs des ait Morghad, Ait Hlidu et Ait Atta à Goulmima.
Nous étions de Tamtettucht, passant par Ait Hani, Assoul, Amellago, Tadighoust, Goulmima et ses ksars Taltefraout, Tinejdad, Melaab, Ourtouroug, Tilouin, Arfoud jusqu'à Risani .
On se connaissait tous presque, nos horizons et nôtres cultures légèrement différente vu le milieu ou chacun de nous a grandi faisait de nous un groupe qui forgeait la culture du sud-est et participait à son essor.
Nous avions inventé des jeux communs, un langage de mathématique en Tamazight, des chants communs et beaucoup d’autres choses dont ces promotions se souviendront certainement à toujours.
Un petit peut plus tard, pendant les vacances d’etes ou lors des congés des mieux intégrés dans le milieu professionnel, on se changeait des visites et on s’invitait pour les mariages et les bons événements comme des tournois inters ces centres s’organisaient.
La plus part parmi nous, pouvait se réclamer des amis à chaque Ksar, le long des vallées de Gheris, Ferkla ou même à Tafilalet. A Izilef, Lkharbat ou à Tamtettucht, on allait pas nous laisser passer sans nous inviter à la maison.
Maintenant à chaque petite agglomération populaire, on trouve un collège ou même un lycée. Les enfants de chez nous qui non pas de moyens ou familles ailleurs, peuvent ne pas quitter leurs petits patelins jusqu'à l’age de 18 ans. Leurs amis se limitent souvent aux générations qu’ils fréquentent dans la même bourgade. Depuis des années déjà, chaque village se cantonne autour de ses enfants, et ceux-ci perdent le coté culturel ce qui les fragilisent au premier contacte avec d’autres groupes ou cultures.
C’est vrai que la construction des collèges et lycées dans nos contrées est une bonne chose pour les familles pauvres et leurs petits enfants qui soufrent des conditions de vie difficiles des villes, mais c’est dommage aussi pour ce volet culturel et humain qu’ils ont perdu.